A - Les fouilles archéologiques - Les fouilles

Soumis par aix le mer 25/09/2019 - 14:41
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Description
La requalification des places de Verdun et des Prêcheurs s’est accompagnée, entre 2016 et 2018, de deux importantes fouilles archéologiques. Celle menée sur la place de Verdun a révélé une longue tranche d’histoire de la ville et remis au jour plusieurs de ses éléments remarquables. Cette histoire remonte à l’Antiquité, avec la voie Aurélienne et la nécropole qui l’encadrait.

Elle se poursuit durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge avec la colonisation de cette route par un cimetière qui y interdit toute circulation. C’est là sans doute le signal du processus de transformation de la porte d’entrée de la ville antique, qui aboutit, au XIe s. au plus tard, à l’émergence d’une forteresse qui va devenir le palais comtal. Le site reste cependant rural ou dédié à des activités en marge de cet habitat fortifié. Perforé par de grandes fosses, il accueille, à partir du XIIe s. une vaste aire d’ensilage qui rend compte d’une forte capacité de production et de stockage et suppose aussi une autorité disposant du pouvoir de préserver ces denrées alimentaires.

La progressive extension du palais comtal issu de cette forteresse s’accompagne de la formation d’un faubourg, occupé du XIIIe siècle jusque dans le courant du XIVe., moment où le palais trouve sa configuration générale quasi définitive. Les recherches en ont dégagé les deux ailes est et sud, construites en même temps que l’enceinte urbaine se déporte à l’est.

L’environnement urbain de cet imposant monument reste longtemps mal défini et l’on peine à dater l’émergence des îlots qui, aux XVIIe et XVIIIe siècle, le cernent de toutes parts et dont il n’est séparé que par des rues étroites. C’est de cette époque que datent les principaux aménagements observés dans ce palais où siège le Parlement de Provence, depuis 1501. Son sous-sol est alors perforé par des caves qui participent très certainement à en affaiblir la structure architecturale, déjà mise à mal par des remaniements répétés. Les recherches ont montré le caractère radical de la démolition motivée par le projet de Claude-Nicolas Ledoux, à la fin du XVIIIe siècle. Le palais et 114 immeubles ont été détruits jusqu’aux fondations, leurs matériaux de construction remployés dans d’autres ouvrages ou utilisés comme remblais dans des quartiers de la ville en voie d’urbanisation. La reprise du projet de Ledoux par l’architecte départemental Michel-Robert Penchaud, en 1822, a poursuivi ce travail de destruction en mettant à son tour à mal une partie du programme de Ledoux, jugé trop ambitieux. Les sols de voirie du XIXe ont fini par gommer ces épisodes destructifs dont le quartier garde cependant encore de nombreux stigmates.
Images
Nom affiché
Les fouilles entre 2016 et 2018.